En décembre 2015, le Président de la République François Hollande a annoncé un plan pour financer la formation professionnelle de 500 000 chômeurs supplémentaires en 2016. L’annonce a été jugée alors comme un affichage coûteux (1 milliard), peu réaliste, voire démagogique : la formation professionnelle des demandeurs d’emploi est critiquée depuis des années et s’en occuper la dernière année du mandat est apparu bien tardif. Traditionnellement, moins de 10 % des demandeurs d’emploi sont formés chaque année, soit de 550 à 600 000 personnes. C’est bien inférieur au taux d’accès des salariés à la formation (plus de 40 %) mais il est vrai que l’effort est difficilement comparable puisque les stages des demandeurs d’emploi sont longs (4,6 mois en moyenne). Il n’en reste pas moins que tous les rapports et études sur ce sujet ont souligné depuis plusieurs années combien l’accès des demandeurs d’emploi à la formation était un parcours du combattant alors que cette population, globalement moins qualifiée que la population salariée dans son ensemble, en a encore davantage besoin. Le bilan du plan « 500 000 chômeurs » publié le 17 mai par la plateforme Localtis est très positif : plus de 900 000 demandeurs d’emploi sont entrés en formation dans l’année 2016 et le plan a été prolongé jusqu’en juin 2017. Les responsables publics soulignent que les formations ont porté leurs fruits puisqu’un chômeur sur deux a signé un contrat de travail dans les 6 mois suivant la fin de la formation, dont la moitié un contrat durable (plus de 6 mois). En réalité, les données des années antérieures montrent que le taux d’insertion après formation a toujours tourné autour de ce résultat, voire était meilleur. Il est vrai que l’engagement du plan était d’en faire bénéficier les chômeurs de longue durée et les moins qualifiés, ce qui peut amener de moins bons résultats. Reste désormais à connaître la suite : le nouveau Président de la République s’est engagé sur un investissement très fort en formation professionnelle et sur une réforme de son organisation. Qu’en sera-t-il pour les demandeurs d’emploi ?