Chaque année, Insee Première dresse la photographie du marché du travail de l’année qui vient de s’écouler. La photographie de l’année 2016 https://insee.fr/fr/statistiques/2850098 ne contient pas de grande surprise. A vrai dire, on dirait que, de 2015 à 2016, rien n’a changé, ou alors de manière microscopique. Quasi stabilité du taux de chômage (baisse très légère de – 0,3 point avec un taux en moyenne annuelle de 10,1 %), stabilité du taux d’activité à 71,4 % pour les 15-64 ans, (taux bas en Europe, ce qui est d’autant plus inquiétant que le chômage est parallèlement élevé) malgré une légère augmentation de l’activité des seniors, stabilité aussi du sous-emploi : 6,5 % des actifs, soit 1,7 millions de personnes, souhaiteraient travailler davantage, le plus souvent parce qu’ils sont à temps partiel non choisi ; légère augmentation du halo du chômage, 1,4 million en 2015, 1,6 en 2016, personnes juridiquement inactives mais qui souhaiteraient travailler sans pour autant répondre à la définition stricte du demandeur d’emploi (soit elles ne sont pas disponibles immédiatement, soit elles ont cessé de rechercher activement un emploi). Jusqu’au taux de transition professionnelle qui a peu évolué : il s’agit du pourcentage de demandeurs d’emploi un trimestre N qui, le trimestre suivant, est en emploi. Il est en 2016 de 20,3 % et il était de 20,7 en 2015. Là aussi, le taux est bas en Europe : il est plus élevé chez les cadres et chez les jeunes (qui godillent de chômage en emploi précaire puis à nouveau au chômage, ce qui augmente la fluidité du marché de l’emploi) et beaucoup plus bas chez les 50-64 ans, 15 % en 2015 et 13,2 % en 2016. Le chômage de longue durée frappe toujours bien davantage les seniors…Il est vrai que, en 2016, le chômage de longue durée se stabilise. Sur le front de l’emploi pourtant, un signe d’espoir : l’Insee chiffrait en 2015 la population en emploi à 25,8 millions. En 2016, le chiffre passe à 26,2. L’économie française ne réduit pas le chômage, elle ne réduit pas le sous-emploi, elle n’accélère pas les transitions chômage emploi…mais, comme en 2015, elle a recommencé à créer des emplois, ce qui finira bien par avoir un impact sur le chômage.