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Migrants, l’inhumanité n’est pas une politique

Dans une note du 14 juin 2017, le Défenseur des droits dénonce les conditions de vie inhumaines des exilés de Calais et les atteintes aux droits fondamentaux élémentaires dont ils sont victimes, notamment les mineurs, les femmes et les tout jeunes enfants. Les pouvoirs publics ont en effet décidé qu’il ne devait plus y avoir de réfugiés à Calais : la police pourchasse ceux qui restent, les empêche de dormir, prend leurs affaires, les asperge de gaz lacrymogènes, a supprimé tous les points d’eau (les migrants ne peuvent ni se laver ni boire) et restreint les distributions de nourriture. Il n’est en outre plus possible de déposer une demande d’asile à Calais.

Onze associations, dont le Secours catholique, la Ligue des droits de l’homme et la Cimade assignent l’Etat devant le tribunal administratif pour traitement inhumain : elles demandent la fin des harcèlements policiers, que les migrants aient accès à l’eau et à des toilettes, que les distributions de repas soient permises et que les migrants puissent recevoir une information sur leurs droits.

Si la justice administrative est cohérente, elle va leur donner raison : en novembre 2015, le juge des référés du Tribunal administratif de Lille avait enjoint à l’Etat de mettre en place des points d’eau et des toilettes et de recenser les mineurs pour les mettre à l’abri. Le Conseil d’Etat avait rejeté alors le recours formé par l’Etat contre cette injonction. En mars 2017, de même, le Tribunal administratif de Lille a suspendu la décision de la maire de Calais d’empêcher les distributions de repas.

La situation à Calais est difficile pour la ville, pour les riverains, pour tous. Elle ne se réglera que par des choix forts et par une renégociation de l’accord passé avec le Royaume-Uni qui aujourd’hui n’accepte même pas, contrairement au droit international, que des mineurs puissent rejoindre leur famille sur son territoire. Elle ne se réglera pas en brutalisant des êtres humains, en les affamant et en les empêchant de se laver.