La DARES vient de faire paraître une projection de la population des médecins à horizon 2040 ( http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er1011.pdf ). On la lira avec prudence : les projections précédentes de 2009 se sont révélées erronées, qui prédisaient une baisse du nombre de médecins dont le point bas devait se situer en 2019/2020, alors que jusqu’à présent, en partie grâce au choix de nombreux médecins de cumuler emploi et retraite, la stabilité a prévalu. Le document prévoit désormais une stabilité jusqu’en 2019 et une hausse des effectifs à partir de 2020. Jusqu’en 2025, l’offre devrait cependant moins croître que les besoins compte tenu à la fois de l’augmentation de la population et de son vieillissement mais ensuite la densité remonterait. Le plus important est sans doute ailleurs : en prolongeant les tendances actuellement constatées, il y aurait moins de généralistes et davantage de spécialistes, moins de libéraux (la féminisation joue) et davantage de salariés. Bien évidemment ces données sont nationales : cela leur enlève une part de leur d’intérêt puisque les médecins se concentrent dans les villes et que l’offre est riche ici, faible là. Les pouvoirs publics devront toutefois, à un moment ou à un autre, analyser l’offre de soins tendancielle (les déterminants paraissent clairs) et s’interroger sur les besoins de soins. Ils devront aussi analyser les besoins par zones géographiques et chercher à y répondre. La question de la densité médicale, cent fois évoquée, n’est pas en réalité traitée.