Une note d’avril 2017 du Crédoc (centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), http://www.credoc.fr/pdf/4p/288.pdf , met le projecteur sur une réalité connue mais parfois négligée des décideurs, la difficulté de certains publics face aux démarches en ligne. Certes, 85 % de la population a désormais accès à Internet à domicile (contre moins d’un tiers il y a 15 ans) et le pourcentage est quasi-identique dans les zones rurales, ce qui est une bonne nouvelle. La proportion baisse toutefois à 57 % et 56 % pour les personnes non diplômées et les septuagénaires. Surtout, un Français sur trois reconnaît qu’il ne serait pas capable, sans aide, ni d’obtenir des renseignements sur Internet, ni d’y remplir des formulaires ni d’y déclarer ses revenus. Le paradoxe est bien sûr que les organismes sociaux, parce que ce sont des administrations de contact qui doivent mettre à jour leurs données ou dialoguer fréquemment avec les usagers, ont massivement recours à l’administration en ligne, plus économe et plus souple : les demandes de logement social, les inscriptions ou réinscriptions à Pôle emploi, les demandes trimestrielles de RSA, autant de démarches prévues pour se faire en ligne. La prime d’activité réservée aux faibles revenus ne peut d’ailleurs être demandée que sur Internet. Le Crédoc souligne que l’un des risques est de passer à côté de situations complexes difficile à expliquer dans des modes de communication électroniques et formatés, voire d’aggraver la méconnaissance des droits et le phénomène de non recours. Il faudrait alors prévoir des guichets d’aide et d’accompagnement de proximité pour remplir les documents et des sites internet simplissimes…