L’Insee publie (Insee première, n° 1662, juillet 2017) son étude annuelle sur les salaires du secteur public qui porte sur 2015. Si tant est que les données statistiques contribuent à l’évaluation des politiques, l’Insee ne se hâte pas pour aider à l’élaboration de bilans. A ce rythme, les données 2016 sortiront quand les premiers effets du gel de la valeur du point des fonctionnaires, décidée aujourd’hui, se feront sentir… Avec un salaire moyen net de 2529€ cette année-là, les fonctionnaires d’Etat gagnent en moyenne plus qu’un salarié du privé, compte tenu d’une qualification moyenne plus élevée. La période était une période de gel du point d’indice, depuis 2010 : le salaire moyen a pourtant augmenté de 0,3 % en euros constants pour les fonctionnaires titulaires (un peu moins que dans le secteur privé : + 0,5 %). Si l’on ne prend en compte que les fonctionnaires en place en 2014 et 2015, pour éviter de mesurer un effet noria (remplacement de fonctionnaires plus âgés qui partent en fin de carrière par des jeunes moins payés qui arrivent), l’augmentation est de 1,8 %.  Cette augmentation mesure l’effet carrière (progression d’échelons et de grades qui est inscrite dans le statut) mais aussi les mesures catégorielles accordées en 2015 aux catégories C. L’on voit bien que le gel du point d’indice n’empêche pas la croissance de la masse salariale de l’Etat et ne provoque pas une baisse généralisée de pouvoir d’achat : les promotions compensent largement le gel, mais il est vrai qu’en théorie, elles n’ont pas cet objet. Quant à l’écart entre les salaires des hommes et des femmes, loin des phantasmes d’inégalités flagrantes, il est de 3 % à caractéristiques identiques de corps et de grades : cela dit, même réduit, l’écart interpelle…