Pas besoin d’alternative aux pesticides, le bio suffit

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Pas besoin d’alternative aux pesticides, le bio suffit

Selon un communiqué de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), des chercheurs relevant de cet institut ont participé à une recherche internationale sur le potentiel de contrôle comparé des « bioagresseurs » (ravageurs animaux, agents pathogènes, plantes adventices) en agriculture biologique et conventionnelle et sur le degré d’infestation de ces différents types d’agresseurs dans l’un et l’autre modèle. L’étude est une « méta analyse », c’est-à-dire une analyse de 177 études précédentes couvrant près de 800 comparaisons. Les résultats, publiés en juillet 2018 dans une revue scientifique internationale en ligne, « Nature sustainability », montrent que l’agriculture biologique favorise la régulation naturelle des bio-agresseurs pathogènes, ravageurs animaux et plantes adventices, sans parvenir cependant à maitriser l’infestation des mauvaises herbes.

Pour tous les types de « ravageurs », la régulation naturelle est meilleure en agriculture biologique. Pour autant, les résultats au final ne sont pas identiques selon les agressions : ils sont meilleurs en agriculture biologique pour les champignons et bactéries, identiques pour les insectes, mais moins bons pour les mauvaises herbes. Cela dit, selon l’étude, c’est la présence des mauvaises herbes qui permettrait, en agriculture biologique, d’améliorer la lutte contre les agents pathogènes et les insectes…et il faudrait donc s’y résigner. En tout état de cause, en affirmant qu’il suffit, pour se passer de pesticides, de le décider, l’étude marque un point. Ceux-ci seraient donc superflus…et la nature se défendrait plutôt bien toute seule en établissant un équilibre spontané entre les espèces et les maladies. L’étude ne résout pas tout : l’agriculture biologique est plus contraignante et moins productive (mais pas moins rentable au final). Elle implique un travail du sol plus astreignant et des pratiques moins confortables, notamment la rotation des cultures pour limiter la prolifération des mauvaises herbes. Mais la notion de « produits alternatifs » aux pesticides ou herbicides en est fragilisée. Il ne faut pas rechercher des alternatives chimiques un peu moins nocives à des intrants chimiques dangereux mais, plus simplement, des modes de culture différents.