L’OCDE a publié en octobre 2018 le « Panorama des régions et des villes », qui mesure l’évolution, depuis 2000, des écarts de richesse ou de qualité de vie entre régions dans un même pays et entre régions des divers pays. Dans la moitié des pays de l’OCDE, les écarts régionaux se sont réduits ou sont restés stables, alors qu’ils se sont accrus dans l’autre moitié, dans laquelle se trouvent la France, les pays du sud de l’Europe, l’Irlande, tous pays touchés fortement par la crise.

La fiche de la France révèle plusieurs constats : les écarts de production de richesse entre régions y sont forts (la France est 7^e sur les 33 pays de l’OCDE pour cet indicateur), essentiellement à cause du poids de la région capitale, dont le PIB par habitant est désormais plus du double de celui de la région la moins « productive », les Hauts de France. L’Ile de France se distingue également par une croissance de la productivité depuis 2000 bien supérieure à la moyenne et bien supérieure à celle de la région où l’évolution de cet indicateur est la plus basse (Bourgogne Franche Comté), ce qui témoigne notamment des forts écarts de qualification de la population. Le poids des aires métropolitaines est plus fort en France que dans la moyenne de l’OCDE, tant en ce qui concerne la concentration des populations que la production de richesses. Enfin, s’agissant des indicateurs de qualité de la vie, certaines régions françaises sont très bien placées en ce qui concerne la santé, la sécurité et l’esprit de solidarité mais les inégalités régionales sont fortes, opposant des régions où les indicateurs sont bons et celles en queue de peloton. Enfin, certaines faiblesses d’ensemble apparaissent : globalement, le taux d’emploi des jeunes est inférieur dans toutes les régions françaises à la moyenne de l’OCDE (c’est un des graves handicaps de la France). C’est d’ailleurs dans le domaine de l’emploi que les performances françaises sont les plus médiocres, se situant, pour la région la plus touchée (la Corse), dans les 20 % des régions les plus atteintes de l’OCDE. Dernier indicateur spécifique : la dépense publique par tête des collectivités territoriales est très inférieure à la moyenne de l’OCDE, témoignant de la faiblesse en France des acteurs publics non étatiques. Au final, les inégalités régionales en France sont un peu plus marquées qu’ailleurs et l’analyse révèle clairement certaines faiblesses structurelles.