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L’insertion par l’économique, le vent en poupe

La Dares (Dares-résultats, janvier 2019) a fait paraître son point annuel sur l’insertion par l’activité économique (IAE) en 2017, où elle note une hausse importante des embauches, tandis que la Cour des comptes publie, ce même mois, un rapport thématique sur l’IAE qui en souligne l’utilité. Parmi les emplois aidés, les emplois d’IAE occupent une place discrète (en 2017 136 000 salariés) mais originale. Le secteur regroupe un ensemble d’associations et d’entreprises (3860) qui embauchent pour une durée limitée des personnes très éloignées de l’emploi en leur offrant une mise en situation de travail, un accompagnement social et professionnel et une formation. L’Etat passe convention avec les structures et leur verse une aide financière au poste de travail. Selon les structures, la personne est directement employée ou envoyée pour des missions temporaires dans d’autres entreprises ou chez des particuliers.  1/3 des personnes embauchées travaillent dans le secteur des services à la personne ou aux collectivités, 1/5e dans la production agricole ou les espaces verts. L’activité augmente depuis 2007, particulièrement en 2017 où le nombre de nouvelles embauches a augmenté de plus de 7%. Toutes structures confondues, les personnes accueillies sont à 60 % des demandeurs d’emploi de longue durée, plus souvent des hommes, fréquemment allocataires de minima sociaux, en tout cas faiblement qualifiés. En moyenne, hormis les entreprises ou associations qui confient des missions d’intérim, le temps de séjour est de 11 mois. La Cour des comptes (c’est logique) attache une importance particulière aux résultats obtenus, qu’elle juge encourageants au regard des profils des bénéficiaires :  près de 38 % des bénéficiaires sont en emploi un an après leur sortie (mais, il est vrai, seulement 20 % en emploi durable). Les pouvoirs publics souhaitent s’appuyer sur ses structures et les développer : mieux que les emplois aidés traditionnels (remplacés en 2018 par les « parcours emplois compétences »), elles répondent à la démarche d’insertion souhaitée par l’Etat, qui se veut opérationnelle et efficace, le but étant de construire les conditions d’un accès à l’emploi. L’Etat a donc accordé des moyens supplémentaires en 2018 au titre du plan d’investissement dans les compétences et va, dans le cadre du Plan pauvreté, augmenter le nombre des aides au poste, visant 100 000 bénéficiaires supplémentaires. Signe d’une rare bienveillance, la Cour propose d’améliorer l’évaluation de l’IAE, de rationaliser le versement des aides sans déséquilibrer les structures, souvent de taille limitée, de développer la formation et d’alléger les procédures :  autant dire qu’elle émet peu de critiques. Voilà un secteur dont l’action fait l’unanimité.