Sureté nucléaire : mises en garde, comme hier, sans doute comme demain

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Sureté nucléaire : mises en garde, comme hier, sans doute comme demain

Le nouveau Président de l’autorité de sûreté nucléaire nommé en novembre 2018, Bernard Doroszczuk, a fait fin janvier une première conférence de presse dans laquelle il s’est mis dans les pas de son prédécesseur en insistant sur les inquiétudes de son institution. Reprenant les termes mêmes du précédent Président, il a évoqué la perte d’expériences et de compétences de la filière nucléaire, du moins dans la capacité à faire exécuter des travaux difficiles et à en contrôler la qualité, en prenant l’exemple de Flamanville : en l’occurrence, le débat porte sur la qualité des soudures, dont les contrôles réalisés par EDF n’ont pas permis de détecter certains défauts. S‘il s’avérait que toutes les soudures doivent être refaites, le nouveau calendrier annoncé ne serait pas non plus tenu….  De ce fait, les opérations de « grand carénage » destinées à prolonger la durée de vie des réacteurs vieillissants seront sous haute surveillance. Le nouveau président a également évoqué la nécessité d’anticiper de manière plus solide certaines décisions : il note ainsi le retard et le changement de stratégie de l’opérateur pour ce qui concerne les opérations de démantèlement des installations nucléaires, le nouveau calendrier en prévoyant désormais l’achèvement au-delà de 2100…. Il voudrait aussi une clarification de la stratégie dans le domaine du conditionnement des déchets (un nouveau plan national de traitement des déchets et matières nucléaires doit être élaboré cette année) qui tienne compte des déchets générés par le futur démantèlement.  Le message est double : l’exploitant doit mieux anticiper et se doter de marges de sécurité pour faire face à d’éventuels aléas ; il doit aussi veiller à disposer de meilleures compétences dans l’exécution des travaux qu’il ordonne.