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L’Union se moralise

Plusieurs mesures prises par les institutions européennes témoignent d’une volonté de résistance aux lobbies et de meilleure transparence. Le 31 janvier dernier, le Parlement européen a modifié son règlement intérieur : seuls les représentants d’intérêts inscrits sur le registre ad hoc pourront rencontrer des députés et participer à certaines réunions. Les parlementaires qui ont des fonctions de rapporteurs ou de présidents de commissions doivent publier leur agenda en mentionnant les réunions prévues avec des lobbyistes. Les députés ordinaires sont invités à faire de même. Enfin, tout rapport mentionnera les rencontres avec les représentants d’intérêt.

Le 7 mars dernier, le Tribunal de l’Union a annulé la décision de l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) qui refusait de communiquer à des députés européens l’accès aux études de cancérogénéité du glyphosate. Le Tribunal a refusé notamment de considérer qu’il s’agissait là d’un « secret » des affaires à protéger.

Enfin, le 17 avril 2019, le Parlement européen a voté un texte qui impose la publication des études transmises par les industriels à l’EFSA pour obtenir une autorisation de mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques. L’objectif est de permettre aux scientifiques de vérifier ces évaluations et aussi d’empêcher l’EFSA de pratiquer le copié-collé des analyses des industriels dans ses propres rapports. La demande en dit long sur la confiance portée à l’EFSA…mais la transparence va dans le bon sens.