Mieux protéger les océans

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Mieux protéger les océans

Le GIEC a présenté le 25 septembre dernier un rapport spécial sur l’océan et la cryosphère (les zones gelées de la planète) qui étudie leurs interactions avec le dérèglement climatique. La fonte des glaciers augmente le rythme d’élévation du niveau des mers, avec une augmentation de 15 cm au cours du XXe siècle qui aujourd’hui atteint 3,6 mm par an. Les hypothèses pour 2100 sont encore très ouvertes : l’augmentation serait comprise entre 30 à 60 cm s’il y a réduction des émissions de gaz à effet de serre et si le réchauffement reste inférieur à 2°. Le risque de submersion menacerait alors essentiellement les petites cités côtières ou les ilots faiblement surélevés. Avec des hypothèses moins favorables, l’augmentation de niveau pourrait dépasser un mètre et menacer de grandes cités maritimes, sachant que, dans tous les cas, il existe encore des incertitudes sur la manière dont la calotte glaciaire de l’Antarctique va réagir au réchauffement. Les effets de l’augmentation du niveau des océans seront amplifiés par la multiplication des cyclones, des tempêtes et de la pluviométrie.

Par ailleurs, l’océan est lui-même un écosystème en mutation. Il a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire constatée depuis quelques décennies et sera sollicité de 2 à 4 fois plus dans le futur qu’il ne l’a été depuis 1970, même si le réchauffement reste en dessous de 2°. Il se réchauffe donc et ce réchauffement a des effets nocifs : il réduit le brassage entre les diverses couches d’eau et diminue l’oxygène de l’eau, ce qui nuit à la faune et à la flore marines. Mais de plus, l’océan absorbe du CO2 (il a absorbé entre 20 et 30 % des émissions depuis 1980), ce qui l’acidifie. Au final, la pêche va en souffrir, ce qui menacera la sécurité alimentaire mondiale.

Enfin le rapport mentionne le risque de dégel du pergélisol (les terres perpétuellement gelées) et de la libération du carbone retenu jusqu’alors prisonnier.

Dans leurs commentaires, les scientifiques pointent davantage les solutions que ne le fait le rapport : construction de digues, délocalisation d’activités, reconstitution de mangroves, reforestation volontariste et, bien évidemment réduction des émissions. Pour autant, le rapport met, comme tous les précédents, mal à l’aise. S’adressant à tous, il ne s’adresse à personne. Les gouvernements se saisissent de la question mais sans en faire une priorité. Adopté à l’unanimité par les 195 Etats représentés à Monaco lors de sa présentation, le rapport, qui en appelle à une action urgente, risque fort de rester lettre morte.