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Solde du commerce extérieur, l’échec des aides à l’exportation?

En 2022, l’augmentation forte du coût de l’énergie avait fait plonger le déficit du commerce extérieur de biens de la France à 162,7 Mds. La baisse des prix en ce domaine, jointe à une légère amélioration des exportations de produits manufacturés, ramène en 2023 le déficit commercial à 99,6 Mds.

Au rang des éléments favorables, si les importations diminuent (-7,1 %), essentiellement pour l’énergie, les exportations augmentent légèrement, de 1,5 % : cette amélioration modeste est portée pour l’essentiel par les volumes et non par les prix et, pour une large part, par l’augmentation des ventes de produits manufacturés.

Les éléments défavorables sont cependant nombreux : le déficit, qui s’est beaucoup creusé avec la crise COVID, est loin de rattraper son niveau d’avant crise, soit – 59 Mds en 2019. Si l’on se base sur l’exemple des transports (aéronautique, bateaux et voitures), traditionnel point fort de la France, le solde était de + 15 Mds en 2019, il est tombé à zéro en 2000 mais n’est remonté en 2023 qu’à 5 Mds.

En outre, si le solde s’améliore avec les principaux partenaires commerciaux de la France (l’Europe et les Etats-Unis) et, globalement, avec les pays tiers (hors UE), il se détériore tendanciellement avec l’Afrique : très légèrement positif en 2020, il est désormais nettement négatif (-9,2 Mds).

L’évolution de long terme, depuis 2000, est en tout cas franchement défavorable : certes, en 2023, la France augmente un peu sa part dans le commerce mondial, de 2,6 à 2,7 %. Mais son pourcentage atteignait 5,2 % en 2000 et 3 % en 2019. Sur le long terme, cette évolution (largement due au développement de pays dits émergents) est partagée par les autres pays européens, de manière moins prononcée toutefois :  la part du Royaume-Uni était de 4,5 % en 2000 et se situe aujourd’hui à 2,3 % et l’Allemagne, qui a dépassé 9,5 % dans la première moitié des années 2000, n’atteint pas 7,5 % en 2023 malgré un rebond de 0,5 % par rapport à 2022.  Cependant, sur le moyen terme, la France a perdu des parts depuis le COVID et ne parvient pas à se rétablir. Une politique de réindustrialisation a pourtant été engagée depuis plusieurs années précisément pour améliorer la compétitivité de la France et les aides destinées à améliorer la place du pays dans le commerce extérieur se chiffrent à 20 Mds/an. L’évolution actuelle ne démontre pas leur efficacité.