La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale a fait paraître ce printemps le résultat des évaluations réalisées courant janvier dans les classes de CP. L’objectif est de mesurer les évolutions depuis la mise en place de ces évaluations en 2020 et de savoir comment évoluent les écarts entre les élèves selon qu’ils relèvent d’écoles hors éducation prioritaire, ou, à l’inverse, d’écoles faisant partie des réseaux REP et REP +.
D’une manière générale, tous élèves confondus, les résultats des évaluations sont stables en français et en léger progrès en mathématiques.
Ainsi, en français, dans 5 domaines d’évaluation (dont le plus difficile : « comprendre des phrases lues seul » et d’autres plus aisés : « écrire des mots dictés »), les résultats du groupe dit « satisfaisant » sont en léger progrès par rapport à 2023, entre 1 à 2 point /100 selon le cas. Mais les résultats 2024 sont très comparables à ceux de 2021, voire même en baisse pour certains items : « comprendre des phrases lues seul » (-2,5 points) et « lire à haute voix » (-1,1 point). La situation n’est donc pas vraiment satisfaisante.
En mathématiques, l’évolution est positive dans la plupart des épreuves, à la fois de 2023 à 2024 et de 2020 à 2024. L’évolution est notable pour les deux épreuves les plus difficiles, la soustraction (les résultats satisfaisants passent de 66,5 à 71 points) et la résolution de problèmes (les résultats du groupe « satisfaisant » passent de 53,5 à 59,1 points).
En revanche, les écarts restent forts entre les élèves hors éducation prioritaire et les autres. Certes, ils diffèrent selon les compétences évaluées. Mais entre un élève hors éducation prioritaire et un élève REP +, si l’écart est assez limité pour la reconnaissance des lettres (6,3 points), il devient très fort pour la compréhension des phrases à l’oral (22 points) et la compréhension des phrases lues (15 points), c’est-à-dire pour les compétences les moins mécaniques. Les écarts sont moins prononcés en mathématiques mais là encore, ils sont plus forts sur la résolution de problèmes (15,9 points) que sur l’écriture des nombres (5,1 points).
Surtout, en français, les écarts n’évoluent que très peu depuis 2020.
Ce n’est pas le cas en mathématiques, notamment entre élèves hors EP et élèves REP + : l’évolution est parfois légère (l’écart diminue d’un peu plus d’un point pour la résolution de problèmes) et parfois plus nette (diminution de 4 points pour la soustraction). Mais elle est générale. Cela ne suffit pas pour considérer que la diminution de la taille des classes a été pleinement efficace même si elle a sans doute joué un rôle.
Sans doute serait-il utile de compléter cette mesure et de mettre en place des axes de progrès supplémentaires en français, qui reste manifestement un domaine où les acquisitions des élèves peu favorisés sont bien plus difficiles.