Le logement social, où en est-on?

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Le logement social, où en est-on?

Plusieurs documents à signaler sur la situation du logement social en France : en premier lieu, le bilan de l’année 2017 établi par le ministère, au cours de laquelle ont été financés 113 041 logements sociaux contre 124 226 en 2016, soit une baisse de 9 %. L’objectif affiché pour l’année n’est réalisé qu’à 79 %. Les deux questions essentielles d’un tel bilan sont de savoir si la composition des logements sociaux financés évolue dans le sens de la réponse aux besoins : l’on sait que la demande porte essentiellement sur les logements très sociaux, les PLAI (financés sur des prêts spécifiques appelés prêts locatifs aidés d’intégration) et moins sur les logements accessibles aux classes moyennes financés par des PLUS (prêts locatifs à usage social) ou PLS (prêts locatifs sociaux). De même, la demande est forte dans certaines zones, dites tendues, et l’objectif affiché du ministère en charge du logement est de réorienter les constructions vers ces zones. Sur le premier point, les prêts PLAI ont fait un bond en 2013 et 2014, passant de 23% des constructions en 2012 à 25 puis 27 % les deux années suivantes. Pour autant, depuis lors, ils stagnent à ce niveau (27 % en 2017). Sur la priorité faite aux constructions dans les zones tendues, si l’on additionne les zones A et A bis, l’on constate là aussi un petit ressaut (le pourcentage des logements qui y sont construits passe de 38,8 à 40,3% de 2012 à 2017) mais vraiment rien de spectaculaire. 2017 correspond donc à une année quantitativement et qualitativement médiocre. Pour situer ces chiffres dans le stock de logements, rappelons que, selon le Tableau de l’économie française 2018, l’on décomptait en 2017 4,9 millions de logements sociaux, ce qui représente un pourcentage non négligeable des résidences principales (29,3 millions) et du parc locatif dans son ensemble (11,9 millions) : cette importance tient, au demeurant, à une relative banalisation du logement social dont les critères de ressources sont peu sélectifs, exception faite des PLAI mentionnés ci-dessus. Dans cet ensemble, le financement d’environ 30 000 logements PLAI de plus (c’est à peu près ce qui a été au maximum financé ces dernières années…) aura du mal à venir à bout d’une situation de crise qui touche essentiellement les plus pauvres et de la liste d’attente de plus d’un million de personnes dont ils constituent une part importante. Autre document, produit par la Caisse des dépôts et consignations, une « Etude sur le logement social » qui porte sur la situation financière du logement social comme sur les perspectives de construction. Sur le premier point, l’étude met à mal le diagnostic pessimiste avancé par l’USH (l’Union sociale de l’habitat, qui représente le mouvement HLM) à la suite des mesures récentes prises par le gouvernement : certes, le résultat va se dégrader mais sans tendance inquiétante, notamment grâce aux ventes de logements sociaux. Quant à la prospective, l’étude estime que les constructions vont se poursuivre à un bon rythme, conduisant à un parc de 6,5 millions de logements sociaux dans 20 ans, soit une augmentation de 25 %. Reste à espérer que le pourcentage de logements « vraiment sociaux » y trouvera une place accrue.