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Regards sur l’éducation en France

L’OCDE a publié le 10 septembre dernier son rapport annuel « Regards sur l’Education », publication de référence qui permet de comparer entre eux les systèmes éducatifs nationaux sur divers items, la dépense en faveur de l’Education, la fréquentation de l’enseignement supérieur et les taux de réussite, le temps d’instruction, le contenu des programmes et le taux d’encadrement des élèves. Le constat est factuel mais laisse à réfléchir.

S’agissant de la dépense, les dépenses par élève sont plus élevées en France en 2017 que la moyenne de l’OCDE pour le secondaire (surtout pour le lycée) et le supérieur (même si par étudiant on constate une dépense à la baisse depuis 2010) et moins élevées au contraire pour le primaire. Au final, pour l’ensemble des dépenses d’éducation, la France se situe au-dessus de la moyenne, mais légèrement, en consacrant 5,2 % de son PIB à l’Education contre 5 % en moyenne. Si on calcule en part des dépenses publiques, la France ne consacre en revanche que 8,4 % de ces dépenses à l’Education contre 10,8 % ailleurs (mais ses dépenses publiques sont parmi les plus élevées). 58 % des dépenses d’éducation sont consacrées au salaire des enseignants, moins qu’ailleurs (en moyenne 63 %) et 22 % à celui du personnel non enseignant (moins nombreux et moins coûteux ailleurs, avec 15 %). Dans le supérieur, les ressources sont publiques à 77 % contre une moyenne de 66 % dans l’OCDE.

Pour ce qui concerne les salaires effectifs des enseignants (en intégrant primes et heures supplémentaires), ils sont inférieurs à la moyenne des autres pays dans l’enseignement élémentaire mais supérieurs à cette moyenne tous niveaux confondus, surtout pour le lycée. Les salaires statutaires (hors primes et heures supplémentaires) restent inférieurs, surtout en milieu de carrière (l’écart diminue ensuite).

La fréquentation de l’enseignement supérieur est forte : 50 % des 19-20 ans sont étudiants contre 37 % en moyenne OCDE. La réussite « dans les temps » (hors redoublement) est bien meilleure pour les cycles courts (IUT ou BTS) qu’en licence, 61 % contre 41 %, écart beaucoup plus important que dans les autres pays (5 % en moyenne ailleurs). Le taux de réussite en cycle court varie fortement selon la filière suivie dans le secondaire : 66 % pour les élèves issus de la filière générale, 40 % pour ceux issus de la filière professionnelle. Les différences de salaire en fonction du diplôme sont plus marquées en France que dans les autres pays : par rapport à un titulaire du baccalauréat, un diplômé de l’enseignement supérieur court gagne 26 % de plus (20 % dans la moyenne OCDE), un diplômé de licence 47 % (44 %), celui d’un master 110 % (91 %).

En termes de temps scolaire, le nombre de jours d’école est inférieur en France (162 dans le primaire et le secondaire contre 185 et 184 dans la moyenne de l’OCDE). Ce faible nombre de jours se traduit par des journée plus longues (1 heure de plus par jour en moyenne, 2 au collège avec des journées de 7 heures en France contre 5 en moyenne OCDE). Les petits Français consacrent plus de temps au français, à l’expression écrite, à la littérature et aux mathématiques et moins de temps aux disciplines artistiques. Les classes sont plus chargées (24 et 25 élèves par classe dans l’enseignement élémentaire et au collège contre 21 et 23 ailleurs) et les taux d’encadrement moins bons.

Enfin, la part des 25-34 ans ayant un faible niveau d’études baisse, comme dans les autres pays (14 % pour les hommes et 12 % pour les femmes aujourd’hui pour cette tranche d’âge, en diminution de 4 points en 10 ans. La part des diplômés du supérieur augmente (43 % pour les hommes de cette tranche d’âge, 51 % pour les femmes). Tout n’est pas négatif…